57 Magdalene Homes Le viol de guerre

Les tortures sournoises

Magdalene Homes

Ou l'esclavagisme systématique de jeunes Irlandaises par l’Eglise catholique.

Souvent envoyés dans ces établissements par leurs proches indignés de leur attitude : avoir souri à des mâles, avoir été violées ou avoir eu un enfant en dehors du mariage… Là, sous la surveillance des nonnes, elles lavent le linge des hôtels, des privés, de l’Eglise, 364 jours sur 365 sans toucher un centime. Brimade après brimade, les «Marie-Madeleine» se renferment dans une solitude qui confine à la folie, qui porte à la soumission définitive.

Pour dire cette histoire vraie (qui a concerné plus de 30 000 femmes en Irlande), Peter Mullan a sorti un film qui exploite toutes les formes de l’indignation.

Quelles réactions catholiques ?

Réaliste et sans détour, le film n’a pas manqué de faire réagir les autorités catholiques romaines.

«Une œuvre infâme et calomniatrice», "pleine de «rage et de rancœur" disait l’Osservatore Romano, le journal officiel du Vatican, dans un article signé par le père Franco Patruno. L’auteur parle de «caricature mal réussie». Cette réaction négative du Saint-Siège, a amené d’autres victimes à témoigner. Nombre d’entre elles ont alors affirmé que la réalité était largement pire que la fiction cinématographique...

Mais les milieux catholiques sont loin d’être unanimes.

Oppression de la femme, omniprésence du péché et mépris de la sexualité. Le traitement inhumain subi dans les Magdalene Homes peut-il être expliqué par les dogmes et les préceptes catholiques ? Est-elle intrinsèquement machiste ?

LES LIMITES DU PLAISIR

Qu’en est-il donc de la sexualité, grand tabou de l’Eglise catholique ? Considérés comme une source de péchés, les plaisirs du corps n’ont cessé au fil des siècles d’être dénigrés, codifiés, ou interdits. «Le plaisir sexuel est moralement désordonné, quand il est recherché pour lui-même, isolé des finalités de procréation et d’union», assène le Catéchisme catholique. Ou encore : «La fornication est l’union charnelle en dehors du mariage entre un homme et une femme libre. Elle est gravement contraire à la dignité des personnes et de la sexualité humaine naturellement ordonnée au bien des époux ainsi qu’à la génération et à l’éducation des enfants.  Le Catéchisme condamne encore en vrac la masturbation, la pornographie, la prostitution, le viol et l’homosexualité

.A l’intérieur du mariage, la sexualité est toutefois comprise comme «source de joie et de plaisir».
Faut-il voir dans la combinaison d’une lourde tradition patriarcale et d’une condamnation – encore officielle – de toute sexualité en dehors du mariage, les raisons de l’enfermement des femmes dans les Magdalene Homes ? Le contexte social a-t-il été déterminant ? , la fermeture progressive des couvents est due à l’avènement de la machine à laver plutôt qu’à une véritable évolution des mœurs...

Basé sur l'étude de
Frances Finnegan, Do Penance or
Perish : A Study of Magdalene Asylums in

Ireland

, Congrave Press, 2001

Le viol de guerre

Définition générale du viol

Le viol est un acte sexuel imposé par une contrainte physique ou psychologique. C'est une agression sexuelle impliquant spécifiquement une pénétration sexuelle, vaginale, anale ou orale, par la main ou un objet.

Le viol de guerre est un moyen d’humilier le vaincu. Ainsi en était-il en Egypte ancienne sur les prisonniers vaincus.

Elle était une pratique courante sur les femmes lors de pillages de villes, les hommes étant purement et simplement massacrés.

Ainsi, Gengis Khan, le premier dirigeant mongol et empereur de l’empire mongol, affirmait que son plus grand plaisir était de voir violer les femmes et les vierges de ses ennemis vaincus.

Pour faire un bond en avant, passons à la guerre 40-45.

Toutes les armées amies ou ennemies se livrèrent à la pratique.

Les GI’s auraient violé 17.000 femmes, en Grande-Bretagne, en France et en Allemagne. En 1945, 2.000.000 de femmes allemandes auraient été violées par l’armée soviétique. L’armée française d’occupation en Allemagne ne se serait pas privée non plus.

Actuellement cette pratique est toujours courante dans les conflits armés.

Les armées réagissent bien sûr. Ainsi entre janvier 1942 et juin 1947 aux USA, 971 condamnations pour viol dont 57 exécutions capitales ont été prononcées.

A suivre : le viol en prison